La tristesse des anges

Viendra un jour où la leçon sera apprise, viendra un jour où tous ouvriront portes et fenêtres, où une grande tendresse submergera le monde, viendra un jour qui commence à poindre lorsque tu passes ta main sur ma joue.

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Extraits de La tristesse des anges de Jón Kalman Stefánsson, éditions Folio

p. 61 – Celui qui possède un crayon et du papier a le pouvoir de transformer le monde.

p. 253 – Il avale un café brûlant, cette région aurait évidemment été vidée de ses habitants depuis longtemps en l’absence de ce breuvage, observe-t-il avec un sourire, apparemment de bonne humeur.

p. 285 – […] Bárður marche à ses côtés, il n’est ni glacé ni défunt, il ne lui adresse aucun reproche, il est la chaleur de la vie et il émane de lui cette force qui rendait l’existence plus légère et aplanissait les difficultés… […] Toutefois, celui qui meurt ne nous quitte jamais tout à fait, c’est le paradoxe qui nous console autant qu’il nous torture, celui qui meurt est à la fois proche et distant.

p. 294 – Et que sans cet amour, ma vie serait ma mort.

p. 308 – Il n’est pas du tout certain que nous parviendrons à rejoindre les terres habitées, je suppose que tu en as conscience, mais un homme se doit de lutter, même quand toutes les issues se ferment devant lui, c’est cela, être un homme.

p. 310 – Par deux fois, il cède à la tentation d’avaler quelques flocons pour se désaltérer, mais cela ne fait que décupler sa soif, il se laisse également aller à se parler et à réciter quelques vers, car il est dans la vie d’un homme des moments où seules quelques lignes de poésie peuvent lui permettre de s’orienter: d’une manière compréhensible, certains vers renferment en leur profondeur à la fois l’essence, le bon sens, la route à suivre, la résignation face au monde et ce, même si le poète qui les a composés a passé sa malheureuse vie perdu au creux de la paume d’un géant.

p. 319-320 – Jens a relevé la tête et surplombe le gamin: la virilité consiste à ne jamais renoncer. Et à ne jamais courber l’échine.

p. 392 – Hjalti: Si, je t’assure, quand l’enjeu est immense, nous nous exprimons comme des imbéciles! Et elle te dira oui. Je le sais. Tout ce qu’elle attend, c’est que tu ouvres ton fichu bec, que tu l’ouvres bien grand afin qu’elle puisse enfin voir à quoi ressemble ton cœur en réalité, et là elle te dira oui. Car elle saura alors que tu auras la force de te battre comme un lion contre tes démons.

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Seigneur, ne me soumettez pas à mon téléphone portable.