Lumière d’enfance

Dame ma Maman. Dame ma Maman.

Dans le gris de ces anciennes photos perce une lumière d’enfance qui rachète toute une vie. On s’étonne d’avoir été cet enfant et on se réjouit, car rien n’est tout à fait perdu: on vient de là, on ne s’est jamais tout à fait quitté, il reste forcément quelque chose, une braise, là, dans la cendre des jours sur laquelle il suffirait de souffler avec bienveillance pour gonfler sa voile et remettre le cap sur l’île au trésor dont nous rêvions. Mais oserons-nous souffler?

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Souvent aussi, il part à vélo dans la campagne. Il pédale de toutes ses forces, emplissant ses poumons de la saveur de l’éternité. L’éternité de l’enfance est une éternité brève, mais il ne le sait pas encore; le paysage défile.

— Michel Houellebecq, Les particules élémentaires, J’ai lu, p. 32.

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Les temps de l’imparfait disent bien que seul le présent est parfait.