Vis-à-vis

Vis-à-vis Vis-à-vis

Le soir venu, j’observe la vie qui va dans l’immeuble qui fait face à l’hôpital dans lequel je veille un être cher. Chaque fenêtre est une case illuminée où les activités suivent leur cours le plus familier: là on cuisine; ici on fume sur le balcon; l’étage du dessous des têtes apparaissent et disparaissent – les enfants jouent au trampoline sur le lit. La silhouette du troisième enlève la veste qu’il remettra dans un peu plus de douze heures pour retourner d’où il vient, j’imagine son travail. Sur le parking, un couple tente de garer un camping-car visiblement trop long pour une place si petite. Tandis que les téléviseurs zèbrent assez uniformément les salons d’éclairs bleutés sans que les petits drames qui se jouent dans les alvéoles en vis-à-vis n’affectent le moins du monde les téléspectateurs.

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Ce patient avec un gros bandage blanc sur la tête signale sans équivoque où se trouve le problème et qu’il est à traiter avec le plus grand soin. Les mêmes pansements seraient utiles pour les blessures psychiques.

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Elle a huit ans, elle devient une petite demoiselle et tient à me le faire savoir, mais elle me rend toujours son mouchoir après s’être mouchée.